Le defi: "Ce que je vous propose, c’est d’imaginer votre roman, le roman que vous
allez écrire jour après jour pendant les huit semaines que nous allons
passer ensemble, comme une tentative de corriger une injustice.
Réflechissez bien et faites nous un résumé."
La disparition de mon père était le moment le plus injuste que j'avais jamais veçu. Tous les autres problèmes font pale figure à cela. Les mots n'existeront jamais pour expliquer comment je n'ai plus mon père quand il me semblait si fort auparavant. Même les médecins n'avaient rien à dire sur ce sujet. Les souvenirs me reviennent rapidement, mais pas ceux que j'aurais imaginé. Je pourrais vous parler de l'hôpital .... la sensation des gants sans latex sur mes mains trop petites, l'odeur des salles désinfectées, le bourdonnement incessant de machines que même John Denver ne pouvait pas silencer. Mais la date m'échappait, comme ce n'était pas important du tout. C'était mercredi, j'en suis convaincu. La veille, je me suis occupée avec mes préparations pour le matin, pour la prochaine journée au bureau. Mon déjeuner - fait. Mon travail - fini. Mes vêtements - choisi. Je me suis même couchée tôt, avec un vrai sentiment d'accomplissement. "Vas-y, le monde. Je t'attends. Je suis prête." Sauf qu'un sandwich, une chemise, n'importe quoi ... tout ça ne pouvait pas empecher ce qui a explosé dans le cerveau de mon père. Voilà l'injustice que j'aimerais affronter dans mes histoires: la faiblesse face au monde cruel ou peut-être juste indiffèrent.
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