Thursday, March 6, 2014

Les enfants


Le gamin devant moi était à peine plus grand que la luge qu'il apportait. Il m'a fait penser au petit Nicolas ou un personnage comme lui - un garcon precoce, explorant le monde tout seul. Sauf qu'il ne soit pas seul; sa souer trainait derriere lui. Je dirais que le garcon avait 3 ou 4 ans et la fille avait 5 ou 6 ans. Ils m'ont regardée en silence pendant quelques seconds avant de me rejoindre, sans même dire "bonjour."

Je les connais ... c'est à dire, je les ai vus. Quelque fois. Ils habitaient près de mois, dans la maison à l’angle, celle avec la porte fermée, avec leur parents et, apparemment, deux autres enfants. (C’était la première chose que la fille m’a dit: "Il y a quatre enfants chez moi et je suis l'ainee.")  Etant donné que mon mari travaille à domicile de temps en temps, il était plus familier avec cette famille que moi. "Ce sont des Mormons et des étrangers," il m'avait dit. "Et les parents ne prennent pas soin de leurs enfants!"

Cette dernière m'avait toujours semblée difficile à croire, car mon mari n'a pas beaucoup d'experience avec les enfants. Comment pouvait-il savoir cela? Puis je me suis trouvée seule avec ces gamins.

C'était un peu ironique. J’aimerais voir les enfants dehors. A mon avis, l’air frais est important pour la jeunesse. Il y a au moins 4 familles avec enfants dans mon quartier et leur absence dehors m’ennerve. Ce que je n’avais pas attendu, c’était de devenir leur babysitter. 

L’après-midi dont je revais n’existait plus. Comment pouvais-je refuser de jouer avec eux? Comment pouvais-je les regarder dans les yeux et leur dire que j’allais retourner chez moi après 10 ou 15 minutes? Parce que j’étais trop fatiguée après avoir travaillé toute la nuit?

Si je pouvais leur dire ça, comment?  Devrais-je dire “Ok, les enfants, je vais partir. Rentrez chez vous, s’il vous plait” et espérer qu’ils m’obéissaient? Sinon, devrais-je les abandonner? “Bonne chance, les enfants! Essaient de ne pas faire écraser par une voiture!”

J’étais coincée sur ma propre colline. Le pire, j’ai dû leur prêter ma luge.

“C’était toi qui a fait ces pistes dans la neige?” la fille m’a demandée. “On les trouve genial!” … Bon, ce n’était pas vraiment terrible. Et il faut dire, c’était plus facile pour moi de faire la luge avec des enfants. Les gens ne me regardaient plus. (Quand je suis seule, je suis certaine qu’ils me regardent, même si personne ne dit rien.) Faire la luge avec des enfants, c’est normal, même mignon. Contre mon gré, je suis devenue une bonne personne dans les yeux de mes voisins.

Grâce aux conversations entre les enfants, j’ai appris leurs noms. Ici, je vais les appeller Sarah et John. Ils m’ont appellée “girl,” comme “Hey! Hey girl!”

“Quand on fait la luge,” Sarah m’a dit, “on pretend être dans les Jeux Olympiques!”

“Est-ce que tu gagnes?”

Elle réfléchissait. “Quelques fois. Je prétendais être beaucoup d’athlètes differentes. Mais je me suis écrasée sur les arbres deux fois, quand j’étais du Japon et d’Europe.”

Tout à coup, une voiture est arrivée. Ca arrive de temps en temps dans mon quartier. Cette fois, la conductrice est sortie pour nous signaler. “Sarah! John!”

Prenant sa luge, Sarah est partie sans un mot. Elle n’a même pas entendu la petite voix de son frère, qui a dit, “Saraaaaaah … ne prend pas la luge!”

“Est-ce que tu dois partir, John?” je lui ai demandé.

“Non, seulement elle. C’est pour sa classe.”

Je ne savais pas quoi faire exactement. En tant que babysitter, je ne permettrais jamais un enfant de partir dans une voiture (ou pas) avec un inconnu. En fait, je ne le permettrais jamais de partir avec quelqu’un qu’on connait non plus, à moins que leur parents l’avaient approuvé avant. Je connais trop d’histoires dans lesquelles les gens présument que tout va bien et quelque chose mauvaise arrive. Cependant, je n’étais pas vraiment leur babysitter. Personne ne m’avait donné le droit de les empecher de partir. Je n’aime pas faire le drâme … Au mépris du bon sens, je n’ai rien fait et Sarah est partie.

Puis, on était deux.

Pendant la prochaine heure, John ne cessait jamais de parler. Jamais. Je n’étais pas vraiment obligée de participer dans ces conversations. Quelques “mmhmms” et “oh?” étaient suffisants. Il me parlait de sa vie, sa famille, ses amis. “Mes amis qui habitant la bas ne peuvent pas jouer dans la neige. Ils n’avaient pas de bons vêtements.” Le plupart de temps, il racontait ce qu’il était en train de faire. “J’ai ma luge et je monte la colline et c’est glissant et je descende et …”

“Ne pousse jamais ton enfant de parler. Il n’y a pas d’urgence. Rien ne presse. Lorsqu’ils commencent à parler, ils ne se taisent jamais,” mon amie m’a conseillé, quand je lui ai racontais cette histoire.

“Et maintenant on va descendre ensemble.” Quelques fois, John demandait que je fasse quelque chose et chaque fois je le faisais. “Et maintenant, tu es une spectatrice et tu applaudis pour moi.”

Il avait toujours ses doigts dans sa bouche. Je me demandais si c’était un tic ou parce qu’il avait froid. “J’ai des gants,” il m’a dit, plusieurs (plusieurs, plusieurs) fois. “Mais ils sont mouillés et ma mère les a mis dans la seche-linge.” Donc, il était dans la neige avec les mains nues.

“Il faisait froid,” il m’a dit, après environ 30 minutes. C’était simplement une observation. Quelque minutes plus tard: “Il faisait froid.” Quelque minutes plus tard: “Il faisait froid. J’ai des gants, mais ils sont mouillés.” Il répétait ces phrases de plus en plus fréquemment, jusqu’à ce qu’il ait décidé de partir.

… Ce qu’il a fait tout à coup, sans même un “au revoir.”

Quand il a sonné à sa porte, sa mère est arrivée pour le laisser entrer. J’ai fait signe la main à elle pour … pour dire quoi? Bonjour? C’était moi qui a gardé vos enfants depuis une heure? Votre fille est partie dans une voiture avec je ne sais qui et votre fils a besoin des gants?

“Merci!” elle m’a dit, avec une grande sourire, avant de fermer sa porte.

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